ALFONSO CAYCEDO

Une vocation au service de la santé mentale

Biographie d’Alfonso Caycedo

Alfonso Caycedo naît à Bogota, capitale de la Colombie, le 19 novembre 1932, au sein d’une famille d’origine espagnole. Son père, Marcos Caycedo Burgos, est architecte ; et sa mère, Olga Lozano Caballero, est une jeune femme entreprenante qui se consacre à sa famille, mais aussi à la vie politique locale. Alfonso est le deuxième d’une fratrie de trois enfants. Tout jeune, il fait déjà preuve d’une forte personnalité, d’une persévérance étonnante ainsi que d’une intelligence et d’une intuition très vives.

Il fait ses études primaires et secondaires à Bogota, en tant qu’interne, au Collège Virrey Solís, dirigé par les frères franciscains. Très tôt, il manifeste un vif intérêt pour la science médicale. Il décide de poser sa candidature à la faculté de médecine de Madrid et il y est admis. C’est un étudiant exemplaire qui progresse avec aisance dans les disciplines médicales.

Au cours de ses études, il apprécia tout particulièrement l’enseignement de deux éminents professeurs : le Dr Pedro Laín Entralgo, professeur titulaire de la chaire d’histoire de médecine mais aussi historien et philosophe espagnol, et le Professeur Juan José López-Ibor, sommité de la psychiatrie espagnole de renommée internationale. Par ailleurs, Alfonso Caycedo eut des contacts privilégiés avec le Dr Viktor Frankl, psychiatre autrichien, fondateur de la logothérapie, à qui il servit de guide à Madrid lors des séjours de ce grand médecin dans la capitale espagnole où il était venu donner des conseils sur le diagnostic et le traitement de plusieurs patients.

Alfonso Caycedo à l’âge de 3 ans à Bogota, Colombie, 1935.

De gauche à droite. Le Dr Alfonso Caycedo à l’âge de 29 ans en compagnie du Pr Juan José López-Ibor à la chaire de psychiatrie de la Faculté de Médecine de Madrid, 1960 (1ère photo). Le Dr Afonso Caycedo à l’âge de 32 ans en compagnie du Dr Viktor Frankl et de son épouse lors d’une de leurs rencontres à Londres, 1964 (2ème photo). Le Dr Alfonso Caycedo dans son cabinet, Madrid, 1962 (3ème photo).

Naissance de la sophrologie

Une fois obtenue sa licence en médecine et chirurgie à la faculté de médecine de Madrid, le Dr Caycedo décide de se spécialiser en psychiatrie.

Certains traitements appliqués aux patients psychiatriques – les électrochocs et le coma insulinique – suscitent chez le Dr Caycedo des sentiments ambivalents. Il se demande si l’on ne pourrait pas envisager le traitement d’une autre manière et s’il n’y aurait pas des méthodes plus humaines pour traiter la conscience pathologique.

Ce questionnement l’amène peu à peu à s’intéresser de plus près à la conscience et, pour le bien de ses patients, à créer, en octobre 1960 –  il n’a alors que 28 ans –, une nouvelle discipline médicale orientée vers l’étude de la conscience et la recherche de méthodes qui développeraient son équilibre – il avait toujours considéré comme « un vide scientifique »  le fait que, lors de sa formation académique à la faculté de médecine, pas même une seule heure n’ait été consacrée à l’étude de la conscience.

Il décida de donner à cette nouvelle discipline le nom de « sophrologie ». Lors de sa formation en psychiatrie, il avait étudié l’étymologie grecque du terme « schizophrénie », proposé par le psychiatre suisse Eugen Bleuler (1857-1939) : de schizein : « diviser, scinder, casser » et phrēn : « entendement, raison, esprit ». Si le mot schizophrénie renvoyait à la rupture, au déséquilibre de l’esprit, il allait falloir partir en quête de la science qui étudierait comment retrouver cet équilibre de l’esprit. Ainsi, à partir du schizein (rupture) il chercherait le sos (équilibre). Il décida de créer un nouveau terme : « sophrologie », à partir des trois vocables grecs : sos σωs, « équilibre », phren φρηυ, « conscience, esprit » et logos, « étude » ainsi, le terme « sophrologie » désignerait-il l’étude de la conscience en équilibre.

Alfonso Caycedo à l’âge de 20 ans. L’étudiant en médecine devant l’Hôpital Provincial de Madrid, 1952.

UNE NOUVELLE DISCIPLINE APPELÉE « SOPHROLOGIE » ENTRE OFFICIELLEMENT À L’HÔPITAL : SON BUT EST D’APPORTER AUX PATIENTS UNE AMÉLIORATION DE LEUR QUALITÉ DE VIE.

 

En décembre 1960, avec l’autorisation du Pr López-Ibor, le Dr Alfonso Caycedo inaugure le Département de sophrologie et de médecine psychosomatique, à l’hôpital Santa Isabel de Madrid, dans lequel il commence à proposer les bases d’une nouvelle méthodologie : la Méthode Caycedo®.

 

Rencontre avec Colette Desprez

 En 1962, le Dr Caycedo fait la connaissance à Madrid de Colette Desprez, une jeune française d’Halluin (région de Lille). Ils se marieront un an plus tard, à Genève. Colette est une personne douce, optimiste, discrète, intelligente et persévérante. Incarnant l’amour de la famille, le travail et le soutien inconditionnel, Colette sera pour Alfonso Caycedo un véritable socle, source de sécurité, de paix et de bonheur, tout au long de sa vie. Elle sera toujours à ses côtés dans ses projets personnels et professionnels.

 

Alfonso Caycedo et Colette Desprez lors de leur lune de miel. Grèce, 1963.

Rencontre avec la phénoménologie

Son intérêt pour l’étude de la conscience amène Alfonso Caycedo à étudier Edmund Husserl (1859-1938), philosophe et mathématicien allemand, qui avait développé une méthode, la phénoménologie, dont l’objectif était l’étude de la conscience pure. Il s’agissait d’une nouvelle approche philosophique qui jusque-là n’avait pas été étudiée en médecine.

En 1964, encouragé par son maître López-Ibor, Alfonso Caycedo quitte l’Espagne pour rencontrer le psychiatre suisse, Ludwig Binswanger (1881-1966), qui avait adapté la méthode phénoménologique d’Husserl, à la psychiatrie.

Le séjour d’Alfonso Caycedo dans la clinique suisse du Dr Binswanger, lui apporta de solides connaissances en phénoménologie existentielle. C’est à partir de ce moment-là̀ qu’il adoptera la phénoménologie comme méthode de travail pour aborder l’étude de la conscience humaine. Cependant, la phénoménologie en elle-même, ne lui fournit pas les outils pratiques, méthodologiques et thérapeutiques qu’il cherchait pour le traitement de ses patients. Le Dr Binswanger, face à l’ardent désir d’Alfonso Caycedo d’approfondir sa connaissance de la conscience, l’encouragea – à son grand étonnement – à entreprendre le voyage vers les terres lointaines de l’Orient, où, lui dit-il – parlant des Orientaux – « Eux savent ! ». 

Le Dr Alfonso Caycedo avec le Dr Ludwig Binswanger tenant dans ses bras Alfonso-Javier Caycedo né quelques jours avant à Kreuzlingen, Suisse, 1964.

La parenthèse orientale

Le Dr Caycedo avec le Dr Mukund Bhole, parlant de ses expériences sur la respiration dans la pratique du yoga. Centre de yoga-thérapie de Lonavla, 1965.

Le Dr Alfonso Caycedo a abordé l’Orient sans préjugé, ni conditionnement «comme si c’était la première fois», en appliquant la méthode phénoménologique qu’il avait apprise de Binswanger. Et c’est avec cette attitude phénoménologique, qu’il rencontra les grands représentants de la médecine et des disciplines orientales, qui lui montrèrent une réalité différente. Toujours dans le respect de leurs croyances, il étudia le phénomène de la conscience d’un point de vue professionnel.

Partis pour six mois, à la recherche des yogis qui étudient la conscience, commence alors pour le docteur et sa femme, une véritable aventure qui durera deux ans.

Le Dr Caycedo étudie les différentes écoles de yoga et remarque que chez tous les pratiquants le dénominateur commun, c’est la présence du corps : l’attention portée au corps, la concentration sur le corps. Cette expérience l’incite à proposer le principe du schéma corporel comme réalité vécue comme fondement qui accompagnera toute la pratique sophrologique.

À la fin de son séjour, il publiera en 1966, un livre en anglais India of Yogis qui sera traduit en 1971 en espagnol, dans une 1ère édition – Ed. Scientia (Barcelona). Cet ouvrage retrace les dialogues avec les maîtres des différentes catégories de yoga à travers toute l’Inde.

Pour connaitre les bases du bouddhisme, le Dr Caycedo partit ensuite à Dharamsala. Il apprit auprès des Tibétains plusieurs formes de méditation et de contemplation. Sa recherche l’amènera à introduire la contemplation comme une stratégie phénoménologique – différente de la connaissance rationnelle -, qui conduit à la découverte de la conscience elle-même.

Ce parcours oriental se termine au Japon, où il approche les techniques du zen japonais, forme moderne et très épurée du yoga et du bouddhisme. Ces pratiques l’amènent à développer des techniques qui renforcent la vivance de l’intégration
« corps-esprit ».

Rives du Gange où se trouvait l’Ashram de Rishikesh, 1965.

Les années à Barcelone (1966-1978)

Après l’expérience très riche de ses deux années en Orient, il revient enseigner la psychiatrie à l’Hôpital Clinique de Barcelone. Il est nommé professeur agrégé de l’école professionnelle de psychiatrie de la faculté de médecine de Barcelone. Ses études scientifiques et son expérience personnelle le conduisent à formuler une nouvelle hypothèse sur la conscience humaine.

Il propose de nommer « conscience sophronique » un nouvel état de conscience qui se caractérise par sa nature sereine, positive, porteuse de valeurs mais que l’on doit conquérir. Cette conscience est différente de la conscience ordinaire et s’oppose à la conscience pathologique. C’est une notion tout à fait nouvelle en Occident. C’est à partir de là qu’il va décrire le fameux « éventail » des états et niveaux de conscience.

Entre 1967 et le début des années 1970, il crée les trois premiers Degrés de la « Relaxation Dynamique de Caycedo » (RDC), basés sur la phénoménologie existentielle. Cette méthode s’inspire des techniques orientales (le premier Degré est inspiré du yoga, le deuxième du bouddhisme et le troisième du zen japonais). Ces trois Degrés auront respectivement comme objectif, la découverte du corps, de l’esprit, et de l’intégration corps-esprit et s’adaptent à notre mentalité occidentale. Ils n’ont rien à voir avec la spiritualité ou les croyances orientales.

Alfonso Caycedo a impulsé une nouvelle approche dans le traitement des maladies mentales, à l’Hôpital Clinique de Barcelone : la présence de la corporalité.

Une fois la sophrologie reconnue comme thérapie en psychiatrie, des médecins exerçant d’autres spécialités se sont intéressés à l’adaptation de ces techniques à leur discipline thérapeutique. C’est pourquoi elles furent adaptées à la cardiologie, à la gynécologie obstétrique, à l’anesthésie, etc. Puis devant le succès de la méthode, dans d’autres domaines de la santé (soins infirmiers, kinésithérapie, physiothérapie, psychologie, odontologie, etc.), des professionnels ont utilisé ces techniques comme support au traitement et à la prévention des pathologies observées dans leur spécialité.

Ainsi, les techniques sophrologiques, qui au départ étaient exclusivement réservées aux médecins psychiatres, ont gagné beaucoup d’autres spécialités médicales. Tout ceci fut exposé lors du 1er symposium espagnol dont le sujet était « Progrès de la sophrologie » et qui donna lieu à la publication en 1969, d’un livre du même nom.

En 1970, A. Caycedo organise à Barcelone, le 1er congrès mondial de sophrologie. À cette occasion, il réunit des prestigieux médecins occidentaux et orientaux (Inde, Japon). Le thème principal étant l’étude de la conscience sous les différents aspects que regroupe la sophrologie.
Puis il continue à faire connaître sa méthodologie et ses nouvelles théories en Europe.

Le Pr Alfonso Caycedo inaugurant le Premier Congrès mondial de sophrologie, Barcelone, 1970.

APRÈS AVOIR INTRODUIT LA SOPHROLOGIE DANS LES SCIENCES DE LA SANTÉ, LE DR CAYCEDO INAUGURE UNE SECTION CONSACRÉE AU CHAMP SOCIAL

Le Pr Alfonso Caycedo inaugurant le Premier Congrès mondial de sophrologie, Barcelone, 1970.

APRÈS AVOIR INTRODUIT LA SOPHROLOGIE DANS LES SCIENCES DE LA SANTÉ, A. CAYCEDO INAUGURE UNE SECTION CONSACRÉE AU CHAMP SOCIAL

Il développe la sophro-pédagogie, dans laquelle les techniques sont appliquées pour améliorer les capacités liées à l’apprentissage et la mémoire de personnes d’âges différents. Puis, ces techniques sont ensuite adaptées au milieu sportif. Toutes ces expériences furent décrites, lors du 2ème congrès mondial de la sophrologie à Barcelone, qui eut lieu du 31 octobre au 2 novembre 1975.

 En 1977, le Dr Caycedo est nommé professeur honoris causa dans plusieurs universités du Brésil. C’est à ce moment-là qu’il fait un discours appelé : « la Déclaration de Recife » dans lequel il met l’accent sur l’importance de la sophrologie sociale comme méthodologie qui aide à renforcer les valeurs fondamentales de l’être humain.

La parenthèse colombienne

Le Dr Caycedo décide de partir en Colombie, son pays natal, pour développer la sophrologie sociale.

Il inaugure l’École internationale de sophrologie, dans laquelle les jeunes Colombiens après leur baccalauréat, se forment sur un cursus de cinq ans, à la fois à la méthode sophrologique qu’ils pratiquent tous les jours, et à l’épistémologie liée à la conscience humaine.

Le Pr Caycedo expliquant à de futurs sophrologues comment adapter les Techniques spécifiques à un groupe de jeunes des Foyers Bosconia. Bogota, 1982.

Le Pr Alfonso Caycedo donnant sa conférence lors du Deuxième Simposium espagnol de sophrologie. A droite, le professeur López-Ibor, Madrid, 1972.

Le 3ème congrès mondial de sophrologie

Du 17 au 20 août 1982, A. Caycedo organise le 3ème congrès mondial de sophrologie à Bogota. Au cours du congrès, il présente la Fondation École Internationale de Sophrologie (FEIS), et les premiers étudiants de sophrologie de Bogota.

En Colombie, Alfonso Caycedo adapte les trois premiers Degrés de la RDC et leurs techniques spécifiques pour les élèves des écoles, les résidents de maisons de retraite, entreprises, les sportifs mais également les foyers qui accueillent les enfants  des rues pour dormir.

Pendant son séjour en Colombie, le Pr Caycedo n’avait cessé de créer de nouvelles techniques et de perfectionner sa Méthode. En 1985, le docteur Caycedo présente le quatrième Degré de la RDC à Lausanne, à l’hôpital Fatebenefratelli de Rome, à l’hôpital parisien de la Salpêtrière, et à Madrid.

L’INSTALLATION EN ANDORRE

C’est en 1988, que le professeur Caycedo retourne en Europe

En novembre, il organise le 4ème congrès mondial de sophrologie, en Andorre, inauguré par le professeur López-Ibor Aliño, le fils de son grand maître, alors professeur de psychiatrie à l’Université Complutense de Madrid.

Pendant les neuf années que dura le séjour du Pr Caycedo en Colombie, la sophrologie européenne avait continué à se développer, de façon plus ou moins organisée. De retour en Europe, il fut confronté aux multiples visages qu’elle avait commencé à prendre. Certains sophrologues pratiquaient cette discipline avec sérieux et cohérence, d’autres cependant, avaient décidé d’y introduire de l’hypnose, parfois même certaines techniques à connotation ésotérique, le tout présenté sous l’appellation sophrologie. Dans un tel contexte, la sophrologie se trouvait menacée dans sa crédibilité. En 1989, il ajouta au terme sophrologie qu’il avait créé en 1960, le qualificatif caycédienne.
L’ appellation Sophrologie Caycédienne allait désormais désigner le courant originel et original qu’il avait initié. Sa méthodologie, nommée Méthode Caycedo, en garantirait l’originalité, la spécificité et serait un gage de qualité et de sérieux.

Dès son installation en Andorre, il décide d’abandonner son cabinet de psychiatre et de limiter certaines de ses activités pour se consacrer exclusivement à la recherche et à la vivance de la conscience pure, phénomène nouveau qu’il dévoilera et découvrira de façon progressive dans les années suivantes qui verront la création du Deuxième Cycle ou Cycle Radical (Degrés 5 à 8 de la Relaxation Dynamique) et du Troisième Cycle ou Cycle Existentiel (Degrés 9 à 12) de la Relaxation Dynamique.

En novembre 1992, a lieu le sixième congrès européen de psychiatrie, organisé par le département de psychiatrie de l’université de Barcelone. Au cours de cet événement, un temps est consacré à la sophrologie durant lequel le Pr Caycedo explique les valeurs radicales vécues dans les pratiques du 5ème au 8ème Degré.

En 1992, Alfonso Caycedo constitue et crée les premières écoles déléguées de Sophrologie Caycédienne, de France, de Suisse, de Belgique, d’Espagne, d’Italie et du Portugal.

Pendant toutes ces années, le professeur Caycedo a continué à créer, adapter et perfectionner sa Méthode.

En 2001, le Pr Caycedo se rendit à Genève, sur l’invitation de l’Association suisse de sophrologie, pour présenter l’actualisation des douze Degrés de la RDC. Plus de 500 personnes assistèrent à la conférence qu’il donna le 17 mai à l’Auditorium des Droits de l’Homme de l’université de Genève.

Le 12 décembre 2009 lors de la commémoration du dixième anniversaire de l’institut de Sophrologie Caycédienne à Barcelone, un hommage lui a été rendu au collège des médecins, en présence de ses amis, des professeurs López-Ibor et Carlos Ballús, respectivement professeurs de psychiatrie des facultés de médecine de Madrid et de Barcelone. Plus de 200 catalans étaient présents, reconnaissant le travail accompli par Alfonso Caycedo pendant près de cinquante ans. Ce fut sa dernière conférence publique.

Le 10 décembre 2010, lors du 1er symposium international de Sophrologie Caycédienne celebré à Sitgès, le Pr Caycedo fait part de sa décision de se retirer et du souhait qui est le sien, que sa fille, le Dr Natalia Caycedo, poursuive son œuvre et prenne le relai de l’organisation de la Sophrologie Caycédienne.

Le 11 septembre 2017, le Pr Caycedo décède à Premia de Mar, Espagne, entouré des êtres chers de sa famille.

Vue du public assistant à la Déclaration de Genève, 2001.